Je dois vous rassurer : mes relations
avec mon épouse sont au beau fixe. Voilà un propos
très politique, n'est-ce pas ? A la différence de
François et de Ségolène, nous continuerons
à partager notre appartement parisien. Et ce n'est pas parce
qu'elle passe en ce moment à Lisbonne pour visiter ses parents
avant de repartir à Genève pour l'UNESCO que quiconque
pourrait parler de séparation. Cet étalage de vie
privée, de mauvaises humeurs et d'amours déçus me
paraît sans intérêt aucun. Il y avait divergence de
conception du monde entre le Premier secrétaire et la candidate.
Hollande tient un discours plus socialiste que Royale qui n'ose
prononcer ce mot. Mais le débat d'idées ne fait pas
recette parmi les chroniqueurs de l'idiot-visuel. Les ânes
préfèrent se gargariser des mésaventures
matrimoniales du couple. C'est plus facile, apparemment plus racoleur.
Mais nos braves commentateurs ne montrent que leur mépris
à l'égard de leurs publics. Le peuple n'en a que faire
des mésaventures de couche des hommes politiques. Un politique,
c'est fait pour produire de l'histoire. Pas de la morale ou de la
romance.
Ces jours sont propices aux sourires. Il y a quelques mois, lorsque je
prétendais que le maire de Mulhouse (ou Mulhausen. je ne sais
jamais.) appartenait à la droite, je m'attirais moues
dubitatives et moqueries. Il avait sa carte du PS. Ce bout de carton
suffisait à le dédouaner des suspicions suscitées
par ses positions en faveur de la loi sur la prévention de la
délinquance et la gestion privatisée de sa ville. Avec un
minimum de lucidité, mes interlocuteurs auraient pu se demander
comment un homme de gauche aurait pu parvenir à prendre la
tête d'une ville alsacienne. L'Alsace le fief de la droite et des
six-cognes. L'éleceur de Mulhouse, même quand il glisse un
bulletin PS dans l'urne, il appartient au camp de la réaction.
Ou alors, il fait partie de la Résistance. Un marginal dans
cette terre catholique et traditionnaliste. Aujourd'hui, la situation
va s'éclaircir d'ici quelques heures avec l'entrée de
Bockel dans les rangs des ministres de la droite. Un traître de
plus après Kouchner et ses sacs de farine, et Besson, l'homme
des comptes. Il y a une logique dans les défaillances des uns et
des autres. Soit qu'ils aient toujours rêvés comme le
médecin sans frontières des gloires et des fastes de la
République, soit qu'il n'aient pris la carte que pour gravir les
échelons des appareils, nonobstant leurs convictions, à
la moindre bourrasque, les masques tombent. Tant mieux. "Le parti se
renforce en s'épurant", comme le disait Léon Trotsky.
Allez, changeons de registre.
J'ai refermé il y a quelques jours "En avoir ou pas" d'Ernest
Hemingway. Le bougre n'est pas à la mode par les temps qui
courrent. Pensez. Il aimait la chasse, la pêche et la corrida et
prétendait que la meilleure thérapie pour les fascistes
consistait en la rafale de cette bonne vieille mitraillette Thompson.
Une revendication de la vie sans honte du conflit qui suffit à
provoquer les hauts-le-coeur des âmes bien pensantes.
Et ben, il reste un des géants de la littérature du
siècle passé. Et les géants ne s'adressent pas aux
âmes bien pensantes. Ce bouquin se lit comme un polar. Mais,
contrairement au polar, ce conte noir a sa morale, comme les bons
écrits du genre. La déchéance du sieur Harry
dresse le constat de la vanité de l'héroïsme dans un
monde où l'institution et la notabilité prévalent
sur le courage individuel. C'est valable pour l'aventurier comme pour
l'artiste. Mieux vaut avoir une vie bien rangée dans le
système que de vouloir mener seul sa barque à travers les
tempêtes. Avec des petites qualités et de l'entregens, on
se met à l'abri des périls, des grandes entreprises et on
acquiert tout pouvoir sur les inconscients qui bravent l'ordre
établi. Si Rimbaud s'était contenté de devenir
prof de collège, il aurait vécu heureux. Heureux mais
pitoyable. Dur à avaler pour le petit bourgeois. Ses frayeurs et
son confort l'empêcheront à jamais de créer quoique
ce soit. Il restera une ombre qui se laissera conduire par le bout du
nez. Mais le soir, il dormira en paix, après le match de foot et
la vaisselle.
Bon le culte de l'héroïsme, dans les pseudos élites
qui vont à la soupe chez Sarko, ça ne fait plus recette.
Mieux vaut être pragmatique, nous chante-t-on. Mais heureusement
que d'autres, surtout du peuple, ne l'entendent pas de cette oreille.
Ce sont eux qui font avancer le monde. Pas les matous au coin du feu.
Plus de deux cents
députés de Gauche. Divine surprise après des
présidentielles où le petit Nicolas sortait en vainqueur
césarien. Aujourd'hui pour l'accouchement de la nouvelle
majorité, c'est plutôt de césarienne dont on
devrait parler.
Jusqu'ici, j'avais gardé une prudente réserve sur ces
scrutins. En bon français, j'avais fermé ma gueule pour
ne pas nuire à mon camp. Maintenant que les dès ont
roulé, je puis l'ouvrir.
Comment la Gauche a-t-elle réussi à perdre les
présidentielles puis les législatives ? La France en a
pourtant assez du capitalisme et de la dictature des riches sur les
pauvres. Le CPE, après le référendum, après
les régionales, les cantonales, les manifestations et les
élections ont montré depuis cinq ans la volonté de
changer de logique en France. Volonté ou embryon de
volonté : tout est là. Depuis le début de cette
année 2007, les partis de l'opposition balbutient gaiement. Ils
ont adoptés un à un les thèmes de la
sociale-démocratie tendance catho, tout en affichant un
attachement de façade aux valeurs du socialisme. Ils ne savent
même plus ce que peut signifier ce mot "socialisme". Ils oublient
qu'être socialiste, consiste à réclamer avant tout
la mise en commun, la socialisation des moyens de production. La
nationalisation ou l'autogestion des entreprises et des usines;
François Mitterrand, quoiqu'on est pu en dire appartenait
à cette famille. Les nationalisations de 81 en
témoignent. Ségolène Royale et consorts, non.
Le problème de ces élections, c'est qu'il manquait une
offre de Gauche. Le programme ultra-droitier de Sarko ne connaissait
comme contrepoint qu'un discours centriste sans fond. Le peuple de
Gauche a voté contre le maire de Neuilly, contre les gens du
Château, ou alors par attachement à la doctrine
socialiste. Contrairement à ce qu'elle a pu raconter, ils n'ont
pas voté pour Ségolène.
Et allons plus loin. Si les ténors du PS n'avaient pas
abordés les élections législatives en perdant,
comme le simple prolongement des présidentielles, nous les
aurions gagné. Les cent-dix députés de
l'ultra-droite élus au premier tour ne l'auraient certainement
pas été. Finalement, le seul à avoir tenu un
discours cohérent dans cette campagne fut Hollande. Il est du
moins le seul que j'ai entendu à Gauche qui ne souhaitait pas
seulement constituer une bonne opposition, mais tint un discours de
reconquête. Bravo François ! Sans doute ton passé
de militant de l'UNEF t'a-t-il apporté une bien meilleure
formation qu'aux autres qui ne fréquentaient que les patronages
paroissiaux.
Il reste un abîme à combler. Celui d'une doctrine
progressiste et socialiste à reconstruire et qui donne au peuple
un instrument de combat, une grille de référence pour les
luttes de demain à mener dans les urnes et dans la rue. Car il y
aura bien un troisième round à ces deux élections.
Les intellectuels ont mission de refonder la pensée de Gauche,
loin de la tentation du Marais et des Sirènes de la
Sociale-démocratie. Camarades écrivains, artistes,
journalistes, à nous de jouer !
Bon, pour le reste, j'ai tenu parole. Le premier châpitre de ma nouvelle érotique est en ligne. ICI Le second suivra bientôt. Ce n'est qu'un début. Continuons le combat !
Ici
je continurai à commenter l'actualité. Comme
l'augmentation de la TVA, 5 %. Ils l'ont voulu. Ils l'ont eu, le Sarko.
Et puis, il suffit d'acheter aux US par le net. Avec le taux de change
du dollar et l'exonération de taxes jusqu'à cent euros,
Ebay a de beaux jours devant
lui. Ma paire de sabots Birkenstock que je paierais cent roros aux
Halles, je me la trouve à moitié prix sur le net. Et sans
parler du type qui s'est gourré de pointure et qui remet en
vente à vingt euros les pompes que sa femme lui a offertes. Je
vais les avoir mes Boston. Mais pas au prix fort de nos boutiquiers
parisiens. Des tenanciers qui ont voté Sarko et qui veulent la
libre-concurrence. Alors, il ne faut pas être plus royaliste que
le roi. La concurrence, il faut la faire jouer. J'hésitais avec
les nouveaux sabots en résine qui font fureur de l'autre
côté de l'Atlantique. Ils sont amusant mais difficile
à porter en ville. Même chose d'ailleurs 45 € en
France, 20 sur le net port compris. Qui hésite encore ?
Comme aussi le refus des ricains d'interdire les ventes d'armes. Ils
ont bien raison. En France, on hurle Au Scandale ! parce que n'importe
quel citoyen américain pourra continuer à s'acheter un
.357 ou un M16 sauf s'il est réputé complètement
dingue. C'est idiot. Mieux vaut une arme achetée
légalement et répertoriée que les millions de
pistolet et fusils qui circulent dans la clandestinité au sein
des pays où règne la prohibition. Allez voir en
Angleterre si les interdictions drastiques et imbéciles
empêchent les malfrats de se procurer de quoi braquer les
banques. Il est normal que les armes soient déclarées. Il
est inconscient de vouloir les supprimer. D'autant que les flics, avec
leur deux entraînements par an, sont les plus dangereux des
portes-flingues. Et sans parler des milices privées qui
pullulent dans l'héxagone sous le nom de société
de gardiennage ou de surveillance. Vive la NRA !
Donc, résolutions. Mais pas question d'arrêter les
cigarettes, la bière, ou le whiskey. Et pour cause, l'exemple
vient d'en-haut. c'est sans doute ce q'u'il entend par "faire de la
politique autrement".
Non. Ma résolution du moment consiste à écrire un
peu plus et à mettre des textes ici, en ligne. Je pense à
des textes érotiques, tendance SM. Pour me détendre des
Bâtisseurs qui me demande tellement de travail et qui
m'obsède jour et nuit. Voilà longtemps que j'ai envie
d'écrire ce genre d'histoires. C'est décidé, je
m'y mets aujourd'hui. Cher lecteur, vous decouvrirez les premiers
extraits dans les prochains jours.
Souvent les vieilles
m'énervent, me hérissent le poil que je porte dru
et bouclé. Hier, Les
3 Jeanne à la Gaité-Montparnasse m'ont
produit cet effet.
Jadis, ces anciennes tigresses avaient
tracé la voie à une satyre cruelle des femmes et
de leur place dans la société. Aux temps du MLF
et du Planning, les trois grâces de la libération
sexuelle avait dressé le tombeau du macho et du pater
familias. Elles portaient des sabots et pas de soutif. Elles
étaient méchantes, très méchantes, donc
sincères. Comme telles, elles font partie de l'histoire. En
contrepartie, elles ont connu le succès. Elles s'y sont
cloîtrées. C'est triste pour les amazones de
l'affranchissement moral de se cloîtrer. Aujourd'hui, elles ont
remis le soustène et ont acheté des baskets.
Hier pour la
première de leur nouveau spectacle, nous nageions dans le
formole. Le spectacle était dans la salle et dans la file
d'attente du public qui attendait de retirer ses billets au
contrôle. Vestiges nostalgiques, romantiques, des
années Giscard. Depuis, le public des Jeanne roule en 4X4,
tout en vantant les mérites de l'écologie, de la
lutte contre les gaz à effet de serre (Michel pour les
intimens), de Ségolène et se lamentent sur
l'élection du petit Nicolas (Monsieur le
Président de la République pour tout à
chacun). C'est du Bobo pur beurre, parisien, friqué,
européen, à la mode. D'ailleurs des people, il y
en avait dans la salle, faisant assaut de montures de lunettes
branchées (ça ne trompe pas les montures de
lunettes), de jean de marque à 100 roros les deux pattes, de
"faut y être pour se montrer". Très parisienne,
cette ambiance.
Il fallait observer le public hier soir pour comprendre la
déconfiture de la gauche et l'élection de Sarko.
Ce sont les mêmes que ceux qui se pavannent dans les salons
de l'Hôtel de Ville, dans les pinces-fesses de
Delanoë, dans les soirées électorales.
Ils sont moralistes, pacifistes, écolos et bien pensants.
Cadres, pères de famille et achètent des maisons
en Dordogne. Ils votent à gauche, mais pas trop. Ils
auraient beaucoup à perdre si la Gauche, la vraie prenait
les Rennes. Les ouvriers, les prolos, ils les aperçoivent
à peine lorsqu'ils les croisent, aux caisses des
supermarchés, quand ils vont faire la vidange de leur
Mercedes, quand la postière leur livre un
recommandé. Ne vous attendez pas à les rencontrer
dans les bistrots. Ils ne fréquentent que les bars. Pour le
peuple, ils font figure de repoussoir. Ils ont fait le lit de la droite.
La vérité est ailleurs, comme on dit dans une
célèbre série US. Ou plutôt
suis-je sûr qu'elle n'est pas là. La
communauté-communautariste de la gauche parisiene ne
représente qu'elle-même, vit en circuit
fermé, se meurt d'autarcie. Moi, je
préfère boire ma bière à
Bazancourt avec les potes de Fichet ou de la sucrerie, regarder depuis
mon siège de seconde classe ces étudiants, surtout les étudiantes, et ces
couples de retraités qui écoutent leur Ipod ou
regardent le paysage défilé par la
fenêtre du train en mangeant leur sandwich. Des gens qui ont
du mal à boucler les fins de mois. Qui stressent au sujet de
leur avenir ou à l'inverse qui se demandent comment et
pourquoi ils palpent aussi peu après une vie de
travail. C'est peut-être parce que je ne suis qu'un intello.
Allez. Je retourne à l'écriture des Bâtisseurs. En
ce moment, ce foutu roman me bouffe toute mon énergie. Pourtant,
je n'y travaille qu'entre six heures et sept heures et demi, le matin.
Mais à chaque livre que j'écris, c'est la même
rengaine. J'en rêve la nuit, et les émotions que je met en
scène me submergent des heures et des heures.
Le
8 mai, passons, il était sur le yacht de Bolloré. En
vacances car il venait d'être élu et se remettait de la
campagne et des émotions trop fortes pour sa sensibilité
exacerbée qu'il venait d'éprouver. Donc, le petit Nicolas
n'a pas honoré de sa présence les manifestations de
l'armistice franco-allemand, de la fin du nazisme en quelque sorte.
Mais bis repetita pour le 6 juin, en l'occurence, l'absence
réitérée devient un peu forte de café.
Pourtant, ceux que l'ont célébré au
cimetière de Colleville-Omaha figurent parmi les ascendants de
ses copains ricains. Et ils se sont fait tuer par millier les GI's pour
reconquérir le territoire européen sur la barbarie ! Des
jeunes gus venus du Texas ou de Californie, des blancs, des noirs, des
indiens, pardon : des natifs comme il faut dire maintenant.
Je suis allé plus d'une fois à Omaha. Toujours devant ce
champ de croix blanches à perte de vue, jusqu'à la mer
qui leur sert de toile de fond, je me suis senti ému. Ce n'est
pas parce que Bush-man est un crétin qu'il faut jeter la pierre
à ces gamins qui se sont fait trouer la peau sur les plages du
Débarquement.
Par contre, on ne me fera pas croire que l'omission du Président
de la République relevait uniquement d'un emploi du temps
chargé et de visites officielles. Il perd des heures à
courrir devant les caméras. Il aurait pu faire l'effort d'un
coup d'hélico jusqu'en Normandie. Mais non. La défaite du
nazisme ne l'inspire guère. Et pour cause. Quand on vante les
mérites du Travail, de la Famille (dans son cas comme dans celui
de Pétain, c'est marrant de vanter la famille), et de la Patrie,
on préfère d'autres lieux que les plages du
débarquement ou que la Salle de la Réddition à
Reims.
Il veut tourner la page de mai 68. Pas la peine. Mitterand s'en est
chargé en son temps. En fait, c'est les espoirs et les
réformes de la Libération qu'il enterre chaque jour. Et
il les enterre avec la pèle du 18 juin, en se réclamant
de De Gaulle. Le CNR, la sécu, le préambule de 47 : une
révolution qui doit lui donner des boutons et dont il entend
avoir raison. Attendons-nous donc à la suppression du 8 mai
férié, comme Giscard, fils de collabo, l'aurait voulu en
son temps. Et à une réhabilitation de Pétain.
Mitterand faisait fleurir la tombe du vieux croulant sénile.
Peut-être Sarko le mettra-t-il àDouaumont. Et pourquoi un
come-back de Laval ?
C'était le 30 mai, il y a deux jours. J'avais rendez-vous au café La Mère à Boire,
dans le Vingtième. Nous étions une quarantaine pour
l'assemblée générale du Comité
Laïcité République. Il en faut même si la
laïcité n'est plus dans l'air du temps. Bon, je me retrouve
au bureau, chargé de la lettre trimestrielle de l'association,
Laïcité Infos. Si je me retrouve avec un peu plus de
travail encore, je ne nierai pas mon plaisir. J'aime bien le CLR qui ne
fut pas pour rien dans la victoire contre le voile. En plus, j'y
retrouve bon nombre de copains, comme Philippe (Foussier) ou Patrick
(Kessel), des purs, des durs.
A
la suite, le plat de résistance s'appelait Antoine Sfeir.
Voilà trois ans que je l'écoute, le camarade Sfeir. Et
l'entendre m'apprend toujours quelque chose, que ce soit sur Europe ou
dans des cercles plus restreints. Avec sa gitane au bec, il n'a pas
seulement l'intelligence et le verbe. Il a une gueule. Ca, c'est
pour le positif. Maintenant, j'ai dû aussi en rabattre. Depuis un
mois, j'ai un débat avec Patricia (Latour). Elle
prétendait qu'on ne pouvait penser l'Orient, le Moyen ou le
Proche, sans comprendre l'omniprésence de la
référence à dieu. D'après elle, la
mère Pat, le plus radical des progressistes le gardait en son
coeur. Moi, j'avais du mal à m'en convaincre, espérant,
naïf que je suis, qu'il existait un courant matérialiste
dans le monde arabe et musulman. En plus, dans les schémas
mentaux de votre serviteur, le progressisme et l'incroyance vont de
paire. Condition nécessaire et suffisante l'un de l'autre. Bon,
je posai donc la question au sieur Antoine. "L'incroyance
et la laïcité sont-elles possibles dans le monde
arabo-musulman ?" Après m'avoir repris doctoralement sur ce
dernier terme, me rappelant qu'il y avait vingt pour cent de
non-musulmans dans le monde arabe (Et toc !), la réponse fut non
et non. Non, parce depuis le moment où les Occidentaux ont
soutenu la dictature des émirs d'Arabie-Saoudite, dans les
années cinquante, les mosquées restent les seuls lieux
d'expression possible. Paradoxe apparent, mais évidence
historique. Il en fut de même avec les cathédrales
à certains moments de l'Europe, aux alentours de l'an mil. Donc
le seul discours contestataire possible reste dans la plupart des pays
de cette région le discours religieux. Les espoirs d'un Orient
socialiste se sont vus étouffés dans l'oeuf. Donc pas de
critique si ce n'est au nom du dénommé Allah.
Et pour moi, pas de vrai progressisme possible en Orient. Il ne faut pas confondre les torchons et les serviettes.