Le Blog de Marc Viellard

Mai 2007

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Ils l'ont voulu, ils l'ont eu !

Victoire par KO ! Et rien d'étonnant à cette situation. La légitimité du nouveau président, pour la première fois depuis une vingtaine d'années, ne peut même pas se voir contestée compte tenu, un de son avance sur Royal, deux du taux de participation. Il était ridicule de vouloir contester le résultat hier dans la rue et sur la place de la Bastille. Mais on ne sait jamais comment pourront évoluer les droits et les libertés dans les cinq prochaines années. Moi, si la situation évolue mal, je demanderai sans doute l'asile politique au Texas. Tant qu'à avoir un modèle américain, autant que ce soit l'original. Et puis, j'aime bien les cow-boys, les Stetson et les bottes. Sans parler des Colts et des Winchester. Et encore le poker et les chevaux. Tout ce qui n'est pas dans le programme de Sarko qui demeure très franchouillard, genre notable de province. Si l'emprise des médiocres bourgeois (pléonasme) me gêne par trop, j'irai chercher fortune et aventure au pays de John Wayne. Apparemment on y rigole d'avantage que dans l'Europe unie et mariale. Le seul qui me gêne dans l'affaire, c'est le dénommé Bush. Mais d'après ce qu'on dit, il n'en a plus pour bien longtemps. Je rêve : Marina préfère le Portugal.
Mais, de toute façon, je ne puis pas devenir libéral, dussais-je me faire violence, pour une bonne et simple raison : la liberté n'est pour moi qu'une triste illusion. Nous sommes le fruit de conditionnements et rien de plus. Si Marc Viellard est Marc Viellard, c'est parce qu'il a vu le jour dans une époque donnée, dans un contexte historique et social précis et qu'à partir de là, les événements l'ont façonné. Idem pour le petit Nicolas. Il ne s'est pas forgé seul, contrairement à ce qu'il peut prétendre. C'est une histoire qui l'a fait tel qu'il est aujourd'hui. Pas sa seule volonté, ni le hasard. Démocrite l'a bien dit et Spinoza aussi. La liberté, le sentiment de liberté n'est que pure illusion. Ou plus exactement méconnaissance des facteurs surdéterminants qui vous conduisent à réagir et à penser de telle ou telle manière dans une situation donnée. Je me sens libre et je crois que je choisis tel ou tel plat plutôt que tel autre parce que j'ignore que ce simple goût pour la côte de boeuf saignante me vient sans doute d'un phénomène survenu dans mon enfance, peut-être une volonté d'imitation de mon paternel quand j'avais six ou sept ans.
Seule la politique, les forces politiques peuvent influer sur les conditionnements, les modifier, les infléchir. Eux seuls peuvent créer et mettre en oeuvre des environnements différents. L'école ou l'absence d'école, l'ouverture ou la fermeture des frontières ... autant de décision collective qui influent sur le comportement des individus et qui peuvent modifier les contextes. Mais alors il s'agit d'élans globaux, du peuple dans son ensemble ou d'une de ses fractions dans les dictatures et les oligarchies. Jamais d'une décision individuelle. On stigmatise Hitler, mais il n'a en fait qu'incarné les aspirations des Allemands dans l'entre-deux-guerres. Seul il n'aurait rien fait, si ce n'est gesticuler dans son coin. Son abominable succés ne fut possible que par le soutien de tout son peuple. La responsabilité des crimes nazis est collective.
Quant à Sarkozy, je ne crois pas que pour l'instant, il ressemble un tant soit peu à un dictateur. Autoritaire, oui, mais imprégné des modèles anglais et américains. S'il le devenait, il perdrait instantannément sa légitimité, parce qu'il tire celle-ci du suffrage universel et pas du droit divin. Mais aujourd'hui il est un élu républicain comme un autre.


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Ils l'ont voulu. Ils vont l'avoir !

Sarko-poil-au-dos sera le prochain président de la République. Cinq ans de droite dure faute d'être pure, raméneront je l'espère un peu de bon sens dans les esprits. Ne serait-ce que la fin annoncée des RTT devrait permettre à nos chers concitoyens de comprendre dans quel guêpier ils se seront fourrés. Sans parler du rétablissement du délit de blasphème (profitons-en tant qu'il est encore temps Nom de Dieu !), du recul de l'âge de la retraite, de l'augmentation de la fiscalité indirecte pour les plus pauvres, de la suppression des indemnités chômage, j'en passe et probablement des meilleurs. Dans ce fatras rétrograde, personne n'a relevé une phrase montrant sans détour la basse personnalité du petit Nicolas. C'était mercredi dernier lors de son passage sur la 2. Quand on l'interroge sur l'euthanasie et sur le droit de mourir dans la dignité, sans vergogne aucune, il annonce, l'auréole au front que l'interruption volontaire de la vie heurte ses propres conceptions morales et que, par conséquent, il ne fera rien qui puisse le permettre.
Ses propres conceptions morales ! Nous y voilà. Il avoue ainsi qu'il fait passer ses opinions, pour ne pas dire ses superstitions religieuses, avant l'intérêt général. Le genre : après moi le déluge. Il s'agit d'un cas unique dans une campagne présidentielle. Je veux être calife pour imposer mon point de vue, affirme-t-il crânement indépendamment de la réalité et des souhaits de la populace. Une forme d'autocratie ou de despotisme bonapartiste. Une conception de la fonction présidentielle qui en dit long sur la mégalo du personnage et qui promet d'en voir de belles au cours de son mandat.
Je comprends que mes frères du peuple se trouvent largement désorienté par l'alliance de Ségolène avec la droite modérée, par la promesse de Matignon à Strauss-Khan, par les gages donnés aux europophiles et aux régionnalistes. L'entre-deux-tours et le rapprochement entre le PS et l'UDF ne servira sans doute à rien si ce n'est à brouiller les cartes au sein de la vraie gauche. Mais de là à ne pas voir les conséquences sur leur vie quotidienne pour nombre d'hommes et de femmes du peuple, j'en reste quelque peu surpris. Ceux qui devraient à tout prix voter contre supersarko entrevoient à peine ce qui va leur advenir. Ils n'y croient pas. Pourtant, il a dit ce qu'il ferait. Il l'a martelé pendant des mois. Encore ses souhaits dépassent-ils largement ses propos de campagne, volontairement lénifiant pour ne pas heurter la droite au coeur sensible.
Tant pis pour eux. Mais, que dans six mois ou dans un an, ils ne pleurnichent pas sur leur sort de cadres moyens ou d'ouvriers qui auront perdu les acquis si chèrement conquis depuis vingt-cinq ans, depuis 81 et la Gauche au pouvoir.

Petit mot pour ouvrir ce mois de mai à l'attention d'Ingrid Betancourt que j'avais fustigée dans mes propos du 13 février 2007. Je m'en excuse vis-à-vis d'elle. Si je persiste plus que jamais dans mon éloge des FARC, porte-drapeau de la révolution colombienne, je tiens à la saluer, elle, et à lui témoigner toute ma sympathie pour ses choix.
Ingrid, continue ! Tu as choisi la meilleure part. Par contre, tu ferais bien de surveiller ta fille : on m'a dit qu'elle filait un mauvais coton.

La citation du jour

"Ce serait une erreur impardonnable que de sous-estimer ce que peut gagner un programme révolutionnaire par un processus électoral donné. Mais il serait également impardonnable de ne penser qu'aux élections et de négliger les autres formes de luttes y compris la lutte armée pour conquérir le pouvoir, l'instrument indispensable pour appliquer et développer le programme révolutionnaire."

Ernesto Che Guevara, Le Socialisme et l'homme, Maspero, 1967.


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