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Lundi 7 mai 2007
Ils l'ont voulu, ils l'ont eu !
Victoire par KO ! Et rien d'étonnant à cette situation.
La légitimité du nouveau président, pour la
première fois depuis
une vingtaine d'années, ne peut même pas se voir
contestée compte tenu, un de son avance sur Royal, deux du taux
de participation. Il était ridicule de vouloir contester le
résultat hier dans la rue et sur la place de la Bastille. Mais
on ne sait jamais comment pourront évoluer les droits et les
libertés dans les cinq prochaines années. Moi, si la
situation évolue mal, je demanderai sans doute l'asile
politique au Texas. Tant qu'à avoir un modèle
américain, autant que ce soit l'original. Et puis, j'aime bien
les cow-boys, les Stetson et les bottes. Sans parler des Colts et des
Winchester. Et encore le poker et les chevaux. Tout ce qui n'est pas
dans le programme de Sarko qui demeure très franchouillard,
genre notable de province. Si l'emprise des médiocres bourgeois
(pléonasme) me gêne par trop, j'irai chercher fortune et
aventure au pays de John Wayne. Apparemment on y rigole d'avantage que
dans l'Europe unie et mariale. Le seul qui me gêne dans
l'affaire, c'est le dénommé Bush. Mais d'après ce
qu'on dit, il n'en a plus pour bien longtemps. Je rêve : Marina
préfère le Portugal.
Mais, de toute façon, je ne puis pas devenir libéral,
dussais-je me faire violence, pour une bonne et simple raison : la
liberté n'est pour moi qu'une triste illusion. Nous sommes le
fruit de conditionnements et rien de plus. Si Marc Viellard est Marc
Viellard, c'est parce qu'il a vu le jour dans une époque
donnée, dans un contexte historique et social précis et
qu'à partir de là, les événements l'ont
façonné. Idem pour le petit Nicolas. Il ne s'est pas
forgé seul, contrairement à ce qu'il peut
prétendre. C'est une histoire qui l'a fait tel qu'il est
aujourd'hui. Pas sa seule volonté, ni le hasard.
Démocrite l'a bien dit et Spinoza aussi. La liberté, le
sentiment de liberté n'est que pure illusion. Ou plus exactement
méconnaissance des facteurs surdéterminants qui vous
conduisent à réagir et à penser de telle ou telle
manière dans une situation donnée. Je me sens libre et je
crois que je choisis tel ou tel plat plutôt que tel autre parce
que j'ignore que ce simple goût pour la côte de boeuf
saignante me vient sans doute d'un phénomène survenu dans
mon enfance, peut-être une volonté d'imitation de mon
paternel quand j'avais six ou sept ans.
Seule la politique, les forces politiques peuvent influer sur les
conditionnements, les modifier, les infléchir. Eux seuls peuvent
créer et mettre en oeuvre des environnements différents.
L'école ou l'absence d'école, l'ouverture ou la fermeture
des frontières ... autant de décision collective qui
influent sur le comportement des individus et qui peuvent modifier les
contextes. Mais alors il s'agit d'élans globaux, du peuple dans
son ensemble ou d'une de ses fractions dans les dictatures et les
oligarchies. Jamais d'une décision individuelle. On stigmatise
Hitler, mais il n'a en fait qu'incarné les aspirations des
Allemands dans l'entre-deux-guerres. Seul il n'aurait rien fait, si ce
n'est gesticuler dans son coin. Son abominable succés ne fut
possible que par le soutien de tout son peuple. La
responsabilité des crimes nazis est collective.
Quant à Sarkozy, je ne crois pas que pour l'instant, il
ressemble un tant soit peu à un dictateur. Autoritaire, oui,
mais imprégné des modèles anglais et
américains. S'il le devenait, il perdrait instantannément
sa légitimité, parce qu'il tire celle-ci du suffrage
universel et pas du droit divin. Mais aujourd'hui il est un élu
républicain comme un autre.
Sarko-poil-au-dos sera le prochain président de la
République. Cinq ans de droite dure faute d'être pure,
raméneront je l'espère un peu de bon sens dans les
esprits. Ne serait-ce que la fin annoncée des RTT devrait
permettre à nos chers concitoyens de comprendre dans quel
guêpier ils se seront fourrés. Sans parler du
rétablissement du délit de blasphème (profitons-en
tant qu'il est encore temps Nom de Dieu !), du recul de l'âge de
la retraite, de l'augmentation de la fiscalité indirecte pour
les plus pauvres, de la suppression des indemnités
chômage, j'en passe et probablement des meilleurs. Dans ce fatras
rétrograde, personne n'a relevé une phrase montrant sans
détour la basse personnalité du petit Nicolas.
C'était mercredi dernier lors de son passage sur la 2. Quand on
l'interroge sur l'euthanasie et sur le droit
de mourir dans la dignité, sans vergogne aucune, il annonce,
l'auréole au front que l'interruption volontaire de la vie
heurte ses propres conceptions morales et que, par conséquent,
il ne fera rien qui puisse le permettre.
Ses propres conceptions morales ! Nous y voilà. Il avoue ainsi
qu'il fait passer ses opinions, pour ne pas dire ses superstitions
religieuses, avant l'intérêt général. Le
genre : après moi le déluge. Il s'agit d'un cas unique
dans une campagne présidentielle. Je veux être calife pour
imposer mon point de vue, affirme-t-il crânement
indépendamment de la réalité et des souhaits de la
populace. Une forme d'autocratie ou de despotisme bonapartiste. Une
conception de la fonction présidentielle qui en dit long sur la
mégalo du personnage et qui promet d'en voir de belles au cours
de son mandat.
Je comprends que mes frères du peuple se trouvent largement
désorienté par l'alliance de Ségolène avec
la droite modérée, par la promesse de Matignon à
Strauss-Khan, par les gages donnés aux europophiles et aux
régionnalistes. L'entre-deux-tours et le rapprochement entre le
PS et l'UDF ne servira sans doute à rien si ce n'est à
brouiller les cartes au sein de la vraie gauche. Mais de là
à ne pas voir les conséquences sur leur vie quotidienne
pour nombre d'hommes et de femmes du peuple, j'en reste quelque peu
surpris. Ceux qui devraient à tout prix voter contre supersarko
entrevoient à peine ce qui va leur advenir. Ils n'y croient pas.
Pourtant, il a dit ce qu'il ferait. Il l'a martelé pendant des
mois. Encore ses souhaits dépassent-ils largement ses propos de
campagne, volontairement lénifiant pour ne pas heurter la droite
au coeur sensible.
Tant pis pour eux. Mais, que dans six mois ou dans un an, ils ne
pleurnichent pas sur leur sort de cadres moyens ou d'ouvriers qui
auront perdu les acquis si chèrement conquis depuis vingt-cinq
ans, depuis 81 et la Gauche au pouvoir.
Petit mot pour ouvrir ce mois de mai à l'attention d'Ingrid
Betancourt que j'avais fustigée dans mes propos du 13
février 2007. Je m'en excuse vis-à-vis d'elle. Si je
persiste plus que jamais dans mon éloge des FARC, porte-drapeau
de la révolution colombienne, je tiens à la saluer, elle,
et à lui témoigner toute ma sympathie pour ses choix.
Ingrid, continue ! Tu as choisi la meilleure part. Par contre, tu
ferais bien de surveiller ta fille : on m'a dit qu'elle filait un
mauvais coton.
La citation du jour
"Ce serait une erreur impardonnable que de sous-estimer ce que peut
gagner un programme révolutionnaire par un processus
électoral donné. Mais il serait également
impardonnable de ne penser qu'aux élections et de
négliger les autres formes de luttes y compris la lutte
armée pour conquérir le pouvoir, l'instrument
indispensable pour appliquer et développer le programme
révolutionnaire."
Ernesto Che Guevara, Le Socialisme et l'homme, Maspero, 1967.