Le Blog de Marc Viellard

Mars 2007

M'écrire


1

2

3

4

5

6

7

8

9

10

11

12

13

Page d'Accueil

Pour vous tenir informé des nouveautés du Blog, envoyez-moi un message avec Blog en sujet.

C'est tout.

14

15

16

17

18

19

20

21

22

23

24

25

26

27

28

29

30 

31





Dans quelle dictature sommes-nous ? Les flics qui raflent des grands-pères à la sortie des écoles de Belleville. Les faits affluent pour prouver que la volonté populaire se voit quotidiennement confisquées au profit des oligarques. La suspension de hauts-fonctionnaires à cause de leurs convictions républicaines. L'éloge du travail (forcé) qui n'a jamais autant représenté la forme moderne de l'esclavage. Les contrôles tatillons dans tous domaines, détention d'arme, surtout si elle est déclarée et légale, interdiction de fumer, de boire. Haro jeté sur le sucre, sur la viande, sur la nudité, le sexe. Mitterand parlait d'espaces de liberté. Aujourd'hui sous couvert de "libéralisme, tout ce qui n'est pas permis devient interdit. Il s'agit là de la définition même de la dictature. On nous parle en ce triste cinquantenaire des traités de la CECA (Communauté Européenne du Charbon et de l'Acier) de liberté d'aller et de venir. Jamais les contrôles de la PAF et des douanes n'ont été aussi nombreux. Essayez-donc de prendre un avion sans que vos papiers, vos bagages, vos chaussures, votre slip ne soit soumis aux détecteurs de métaux et d'explosifs, et sans que votre identité ne soit vérifiées et revérifiées avant d'embarquer.  Nous ne sommes plus à une connerie prêt, ni au point de relever les mensonges au fur et à mesure qu'ils sont proférés.
Maintenant, la police est mondiale. Battisti en témoigne. Elle sert les intérêts des riches et des puissants. Elle s'abstient de protéger les pauvres, les abandonne à la loi du  et prend plaisir à les réprimer que ce soit au Brésil ou en France.
Il y a quelques semaines, j'ai achevé la lecture du Talon de Fer de Jack London. Un ouvrage de 1906, si je ne m'abuse, prophétique en nombre de points, comme la censure insidieuse qui frappe toute contestation du système, comme sur la création d'une classe d'ouvriers supérieurs, des cadres moyens avant la lettre, courroie de transmission des oligarques. Comme sur la révolte provoquée par le pouvoir pour susciter une répression sanglante, puis organisée et enfin triomphante qui finit au bout de plusieurs siècles par secouer l'Amérique sujettes à la dictature. Une dictature ou les hommes politiques ne sont plus que les instruments des groupes dirigeants économiques. Une dictature qui pourrait voir le jour dans les prochaines années. London n'a pas écrit que des contes pour enfants et des romans d'aventure. Il était aussi membre du Parti socialiste américain et n'en a démissionné que lorsqu'il a compris que cette organisation abandonnait ses ambitions révolutionnaires. Aussitôt après, il s'est suicidé. Sans doute, craignait-il que ses visions prennent corps plus rapidement qu'il ne l'avait imaginé.
A seize ans, j'avais connu une certaine fascination pour Martin Eden. Le roman d'apprentissage américain qui fait pendant aux Illusions Perdues. Un des seuls livres que j'ai relu au moins deux fois, trois, je crois. Probablement parce qu'il recèle une satire sociale de la bourgeoisie américaine sans pitié. Parce qu'il dénonce les hypocrisies, les escroqueries d'une socièté qui prétend malhonnêtement que chacun peut accéder aux sommets de la hiérarchie et des honneurs. Un grand livre.

Haut de Page

College islamiqueEncore un exploit de Sarkoko ! La révocation du recteur de Lyon en Conseil des Ministres. Donc cette vieille baderne de Chirac n'a rien trouvé à redire. Républicains en peau de lapin ! Voilà donc ce que le ministre des incultes veut nous imposer : des gamins qui étudient le Coran au lieu de Voltaire et Marx, des filles voilées, une éducation créationniste, des ayathollas et pourquoi pas la lapidation des femmes adultères au nom du respect des coutumes religieuses et du communautarisme ?
Alain Morvan s'était déja fait remarqué de sa hiérarchie en combattant victorieusement les thèses révisionnistes enseignées dans l'université dont il avait la charge. A ce moment pour lutter contre ceux qui nient les chambres à gaz et les massacres perpétrés par les Allemands entre 1942 et 1945, il lui avait fallu batailler ferme avec Lucie Aubrac pour vaincre les partisans d'une prétendue liberté de l'enseignement supérieur. Maintenant, il chute sur le Sarkozorro qui entend préserver ses bonnes relations avec les islamistes de tous poils. Sarko, c'est la providence des intégristes.
Manque de pot : certains dans son camp pensent qu'il en fait trop. En particulier l'Opus Dei qui apporte son soutien à Bayrou plutôt qu'au révisionniste de la loi de 1905 sur la Séparation. Qui croyez-vous qui finance la campagne du candidat UDF si ce n'est les patrons de l'assurance et du luxe proche de l'Oeuvre ? Là, il l'a dans le baba, le Sarko. Il comptait bien avoir leur soutien dans les prêches du dimanche. C'est cela qui lui fait tirer la gueule au candidat de l'UMP. En France, pas possible de se faire élire sans le soutien des curetons. Une belle épine dans le pied de celui qui se veut le défenseur de la croix et du croissant ! Une épine en forme de cilice. Oups ! Ca gratte !
Alors, il doit essayer de troquer le soutien des goupillons contre celui des imams. Allah est grand ! Mais à propos, il est grand comment, Allah ?
Réponse au second tour des présidentielles.

PS : Dans le genre SM, c'est une belle invention, la cilice.


Haut de Page
Comment ne pas réagir à l'arrestation de Cesare Battisti ? Personne ou presque ne se demande plus ni ce qu'il a fait, ni ce qu'il est devenu depuis les Années de Plomb italienne. Toujours est-il qu'il s'est vu condamné par un tribunal qu'il ne l'a pas entendu puisqu'au moment de son procés, il résidait en France. Condamné à perpétuité sans avoir pu participer à sa défense. Et voilà que Sarko, le sauveur, le Zorro de la droite, retrouve sa trace et le livre pieds et poings liés entre les mains des Brésiliens. De quoi je me mèle ? Si les Italiens tenaient tant à sa capture, n'était-ce pas à eux et à leurs redoutables Carabinieri d'aller le chercher ? Que sont venus faire les flics français dans cette affaire. Il faut dire que depuis la mort de Papon, les cerbères préposés à la sécurité de ce salaud devait se sentir quelque peu désoeuvrés. Peut-être sont-ils ceux-là que l'on a envoyé à Copacabana pour mettre la main sur le fugitif ? Pour les récompenser de leur bon et loyaux services envers l'ancien Préfet de Police et leur offrit un week-end au soleil.
Dénie des promesses de la France, caution d'une procédure inique, négation du droit à l'oubli, à la prescription : quand Sarko parle de République ou de démocratie, j'ai toujours un frisson qui me parcoure l'échine. Un frisson et des démangeaisons dans les jambes : il y a des coups de pieds au cul qui se perdent.
Quand ma gamine de quatre ans fait des bêtises, j'ai une menace qui la ramène immédiatement au calme : "Attention, Sarkozy va te mettre en prison !" Ca marche à tous les coups et amuse l'entourage.

Haut de Page
Les libéraux claironnent sur la disparition des kibboutz israéliens. Rien d'étonnant à ce triomphe. Le kibboutz offrait un contre modèle au capitalisme individualiste. Collectivisme forcené, militantisme comme ciment de ces micros-sociétés, égalité des rémunérations, absence de pénétration dans leurs enceintes de la pub, de la mode, de la consommation à outrance et subsides de l'Etat en cas de difficultés financières. Tout ce qu'un libéral déteste.
Le système aura perdurer cent ans. Pas si mal pour une utopie montée avec des bouts de ficelle. Cent ans de vie communautaire, sans pauvreté, sans SDF, sans problème de retraite pour les personnes âgées, sans délinquance, sans illetrisme.
Il y a un peu plus de dix ans, avec Marina, nous avions vécu le chant du cygne de ces structures, à Hanita, à quelques mètres de la frontière libanaise. Nous avions travaillé dans les vergers, au milieu des orangers. Marina taillait les jeunes pouces; je conduisais un antique tracteur sur lequel il fallait taper pour le faire démarrer. Une chambre, un short et un t-shirt, les repas en commun, la piscine collective, les soirées de veillées, un petit bar dancing le samedi soir. Pas de télévision, ni de show à grand spectacle. De quoi écoeurer les accrocs de la ville et des grandes surfaces.
Hanita, comme la plupart de ses homologues battait de l'aile. Le collectivisme a fonctionné avec des volontaires qui optaient pour ce genre de vie, avec des militants. Avec la progéniture qui n'avait pas fait le choix d'y naître ou d'y résider, les premières brèches ont surgi. Puis, l'afflux de réfugiés économiques de l'Est qui ne rêvait que du modèle américain a sonné le glas de la viabilité politique et économique de ce mode de vie. Il fallait désormais les voitures individuelles, les salaires au mérite, les vacances dans les hôtels de luxe et tout le tintouin. L'Etat israélien a cessé de combler les trous de trésorerie. La privatisation a commencé dans les années 90 et à progressé à pas de géants. Demain, les anciens kibboutz deviendront comme les bourgs de nos campagnes, des villages moribonds. Je ne leur donne pas dix ans de capitalisme avant de lire leur acte de décès.
Israèl est désormais un Etat colmme un autre et n'incarne plus le magnifique rêve social des fondateurs. Un petit nationalisme rabougri. Bon vent !

Haut de Page